Deux documentaires extraordinaires.

Je le dis d'entrée, tout net : je n'aime pas les documentaires contemplatifs à la Home. Mais Baraka et Samsara m'ont laissé sans voix.

C'est quoi ?
 


        

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Baraka

    

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Samsara


 

      

Baraka et Samsara sont deux documentaires de Ron Fricke. Filmés sur film 70 mm, ils montrent des images du monde (près de 50 pays couverts pendant des années), sans aucun texte ou commentaire.

Et c'est bien ?

OUI ! Je le disais au début, je n'aime pas Home. Moi j'aime comprendre et qu'on me raconte une histoire. Mais là où Home échoue dans ce but en se contentant d'aligner des images esthétiques avec des textes écolos moralisateurs en incrustation, Baraka et Samsara réussit à me faire passer des messages, des émotions et ce sans un seul mot.

Ron Fricke fait suivre des images qui se rapprochent, ou qui s'opposent, en accélère certaines, et y associe une musique jamais vraiment innocente : calme ou rythmée, la musique influence la perception des images.

Oui, bon, en quoi ça change des autres documentaires genre Home ?

Le montage génial d'une part, l'utilisation de l'accéléré pour accentuer les effets de lumière naturelle, et surtout les portraits.

Home prend le parti d'une vision de la Terre vue du ciel. Baraka et Samsara en prennent le contre-pied, en allant au plus proche des gens, une sorte de mise en abîme se terminant sur un portrait sur le visage d'une personne du sujet, un plan fixe du visage d'une personne, fixant la caméra d'un air grave.

Baraka est un documentaire de 1992, les images qu'il contient ont été reprises ou revues ailleurs. Mais je ne connais pas de film montrant la civilisation humaine de cette façon. On part d'un plan large, d'un paysage (un peu à la Home justement), et on se rapproche de plus en plus, s'intéressant aux détails, et on finit par être confronté à un habitant de cette civilisation.

C'est là vraiment le coup de génie de Fricke. Suivant le thème et/ou le traitement du sujet (gai, ou triste, suivant la vitesse et la musique), ce regard final nous implique. Je s'interroge devant les danseuses japonaises, je me sens coupable devant les portraits de victimes de l'Holocauste, je me sens honteux devant les regards tristes des hôtesses de bars en Asie.

Ok, ok, ça a l'air bien. Quelque chose à ajouter ?

Oui, Baraka et Samsara ont été filmés en 70 mm (c'est gigantesque comme pellicule !). Les images sont magnifiques et très détaillées. Je ne saurais donc que recommander le visionnage de ces films dans l'idéal au cinéma (Samsara est dans les salles actuellement), ou au pire sur un grand écran, avec une source de bonne qualité (Blu-Ray), et surtout un ensemble d'enceintes dignes de ce nom (home-cinema indispensable).

Bandes-annonces

Baraka

Samsara